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Les troubles dys : qu’est-ce que c’est ?

En grec, “dys” signifie difficulté. En médecine, il renvoie à la difficulté d’acquisition d’une fonction. “Dys” est en fait un raccourci du terme générique qui désigne l’ensemble des troubles spécifiques de l’apprentissage dont le nom débute par le préfixe “dys”. 

Dyslexie, dyspraxie, dyscalculie… l’ensemble de ces handicaps ne sont reconnus que depuis la loi du 11 février 2005. Aujourd’hui, même si leur prise en charge est de mieux en mieux organisée, à l’école ou en entreprise, le diagnostic peine toujours à être établi, ou l’est trop tardivement. 

Qu’est-ce que les troubles dys et comment les reconnaître ? Quelle est l’importance du diagnostic précoce ? Focus sur ce handicap qui touche 5 à 7 % des enfants en âge préscolaire

Les troubles dys : définition

Les troubles dys sont des troubles cognitifs durables qui peuvent être plus ou moins sévères, selon les cas. Certains vont affecter les apprentissages précoces, tels que le langage ou encore les gestes. D’autres affecteront les apprentissages scolaires : c’est ce qu’on appelle les troubles spécifiques des apprentissages

Il faut savoir que 40 % des enfants dits “dys” présentent plusieurs troubles d’apprentissage à la fois. Par exemple : les troubles de l’apprentissage avec déficit en lecture sont souvent associés à des déficits d’attention

Les troubles dys peuvent être répertoriés en six catégories : 

  • les troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit, appelés dyslexie et dysorthographie
  • les troubles spécifiques des activités numériques : appelés communément la dyscalculie
  • les troubles spécifiques du développement du langage oral : la dysphasie
  • les troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visuospatiales, appelés communément dyspraxie ;
  • les troubles d’attention avec ou sans hyperactivité ;
  • les troubles spécifiques du développement des processus mnésiques

Troubles dys : l’importance du diagnostic

Le dépistage

Les troubles dys apparaissent souvent lors du développement durant l’enfance et lors des premiers apprentissages scolaires. L’école a donc un rôle très important à ce niveau. En effet, les enfants présentant des troubles dys sont souvent repérés dès leur entrée en maternelle (à travers l’apprentissage du langage), ou en primaire (pour l’apprentissage de l’écriture). 

Les premiers signes d’alerte vont permettre de faire davantage de tests, qui vont pouvoir confirmer les troubles et mettre rapidement en place des mesures d’apprentissage spécifiques. 

Le dépistage peut être effectué par les médecins du centre de Protection Maternelle et Infantile, le médecin scolaire, ou encore le pédiatre. Un bilan permettra d’établir un diagnostic plus poussé, plus fiable et plus précis, grâce à une rencontre avec une équipe pluridisciplinaire compétente.

Il est possible de bénéficier d’un bilan même à l’adolescence. Le premier contact sera bien entendu le médecin traitant ou le médecin scolaire, qui enverra alors le patient vers un centre de consultation multidisciplinaire ouvert par le Ministère de la Santé, ou vers un spécialiste capable d’effectuer le diagnostic

Un diagnostic précoce

La précocité du diagnostic est extrêmement importante. En effet, la confirmation du/des trouble(s) va permettre à l’enfant ou à l’adolescent de bénéficier d’aides et d’aménagements durant la scolarité, avec par exemple l’attribution d’outils informatiques ou l’orientation vers un établissement spécialisé

Le diagnostic sert également à bénéficier d’un suivi réalisé par des professionnels : médecins, orthophonistes, pédopsychiatres, neuro pédiatres, ergothérapeutes, psychomotriciens… L’enfant atteint de trouble(s) dys pourra même bénéficier d’un PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation). Un accompagnement psychologique peut être également proposé, ainsi qu’à la famille, afin de gérer au mieux cette différence.

Enfin, il faut savoir que les personnes atteintes de troubles dys sont souvent stigmatisées, et jugées. Enfant paresseux, peu volontaire, qui ne fait pas d’efforts… sont souvent les qualificatifs qui reviennent pour les enfants atteints de ce handicap. Le diagnostic va donc permettre de poser un nom, et de donner une explication à ces difficultés. Le “retard” de l’enfant va donc enfin être compris par l’entourage, mais aussi par l’enfant et ses parents, souvent culpabilisés à tort. 

Les troubles dys À l’Âge adulte

Le diagnostic chez l’adulte 

Le dépistage des troubles dys est possible à tout âge. Même les adultes peuvent donc entreprendre une démarche. Pour cela, il faut se référer au médecin traitant ou au médecin du travail qui seront en mesure de diriger le patient vers les spécialistes compétents. Un bilan pluridisciplinaire faisant intervenir orthophoniste, psychologue, psychomotricien, ergothérapeute ou encore ophtalmologiste sera alors prescrit. 

Détecter les troubles dys est donc possible à n’importe quel âge, mais pour le bien de la personne, il est nécessaire que ce diagnostic soit effectué le plus tôt possible afin de bénéficier d’aides thérapeutiques et techniques

Même si beaucoup d’adultes atteints de troubles “dys” n’osent pas faire la démarche, il est possible d’obtenir une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Elle sera indispensable pour bénéficier des interventions de l’Agefiph, d’aides financières, ou pour obtenir un emploi avec le statut de travailleur handicapé. En 2017, 2,7 millions de personnes se sont vues reconnaître leur handicap administrativement.  

Les troubles dys en entreprise

La reconnaissance du handicap par la loi de 2005 favorise la prise en compte des troubles dys dans le quotidien de l’entreprise. L’employé devra alors être suivi en interne par son manager, le RH ou encore le médecin du travail. 

Pour l’entreprise, employer un travailleur atteint de troubles dys sous-entend également des aménagements au niveau du poste et des méthodes de travail. Par exemple, il peut être judicieux de lui fournir un espace propice à la concentration, des aides techniques comme un écran plus grand, des logiciels de compensation pour la lecture, l’écriture ou encore des aides humaines pour reformuler des consignes. 

Les stéréotypes restent cependant encore très présents à l’heure actuelle en entreprise. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre : « Comment mon salarié peut-il parvenir à réaliser ses tâches professionnelles, s’il ne parvient même pas à lire (ou écrire, ou parler sa langue maternelle, ou bien encore coordonner ses gestes ?) ». Ces clichés perdurent, même si des solutions techniques existent et que les travailleurs atteints de troubles dys font preuve de beaucoup de persévérance et de motivation, en adoptant des méthodes de compensation souvent sources d’innovation pour l’entreprise.

Les troubles dys sont donc de mieux en mieux dépistés. Cependant, on remarque encore un certain retard dans le diagnostic qui par conséquent diffère le début des actions rééducatrices. Il est important de garder à l’esprit qu’un enfant qui est repéré tôt est un enfant qui pourra progresser de manière plus efficace. Enfin, il ne faut pas oublier que l’absence de diagnostic peut déboucher sur un décrochage scolaire, des troubles émotionnels tels que l’anxiété ou la dépression, voire même des difficultés d’insertion sociale et professionnelle

 

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