WÉ-CO – « Le projet Handigital correspond totalement À nos valeurs »

Handigital : Pouvez-vous présenter WÉ-CO en quelques lignes ?

WÉ-CO est une micro entreprise qui existe depuis un peu plus d’un an. Nous proposons du covoiturage festif et notre but est de sauver des vies. Nous voulons permettre à ceux qui n’ont pas de transport ou qui habitent loin des centres-villes de profiter pleinement des soirées et évènements culturels, en toute sécurité. Nous voulons également éviter que ceux qui ont consommé de l’alcool prennent le volant. Nous travaillons avec les boîtes de nuit, entreprises, festivals et autres lieux événementiels pour promouvoir l’importance du covoiturage. Nous voulons proposer une alternative aux navettes qui coûtent souvent cher, nous souhaitons apporter une solution au manque de places sur les parkings et aux difficultés de circulation que l’on peut remarquer à la fin de chaque évènement. Nous essayons également de développer de nouveaux partenariats avec les écoles afin d’entrer en contact direct avec les étudiants et proposer des ateliers de sensibilisation à l’alcool et ses dangers. 

Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

J’ai été contactée par Fabrice Autissier, qui m’a expliqué le concept et le projet Handigital. Il faut savoir que j’avais déjà en tête cette volonté de travailler avec des personnes en situation de handicap, mais ce n’était pas pour tout de suite. Quand Fabrice m’a contactée, je lui ai justement parlé de ce projet et de cette idée, et j’ai décidé de tenter l’expérience… un peu plus tôt que prévu finalement.

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

J’ai choisi de devenir entreprise partenaire pour deux raisons. D’abord, parce que j’avais des besoins. Je recherchais un développeur web, dans le but de développer une application de covoiturage. Quand Fabrice m’a contactée et qu’il m’a expliqué le concept, j’ai trouvé que cela répondait bien à mes attentes. La seconde raison est que je tenais à ce que mon entreprise adopte une certaine mentalité basée sur l’ouverture d’esprit et la bienveillance. J’ai moi-même connu la méfiance et le poids que le regard des autres peut avoir sur une personne. Les valeurs de Handigital sont en totale adéquation avec celles de WÉ-CO. Cette dimension d’accompagnement, de bienveillance, d’inclusion et d’aide qui émane de Handigital m’a énormément plu.

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil : qu’en retenez-vous ?

Cette journée m’a permis tout d’abord de “dédramatiser”. La “peur” du handicap découle souvent du fait que nous ne le connaissons pas suffisamment. Le spectre autistique étant tellement large, cela m’a permis de prendre conscience de certaines choses. Tout d’abord, que ces personnes sont totalement capables de s’impliquer et d’exceller dans leur job. Cela m’a permis également de mesurer la charge mentale qui pèse sur ces personnes, chose dont je n’avais pas du tout conscience avant la journée. On entend souvent le terme “autisme” sans savoir ce que ça veut dire. Il est important de connaître la complexité de ce spectre. Cette journée m’a permis de me rassurer, ainsi que les “job dating” qui m’ont permis de voir que le courant passait plutôt bien avec l’ensemble des candidats. La journée de sensibilisation fut très enrichissante.    

C’est un projet que j’admire énormément et je remercie vraiment Handigital pour tout ce qu’ils font !
Marie Chaleyssin
Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

Je suis actuellement dans un incubateur. C’est un environnement très bienveillant, où le dialogue est fréquent et s’installe naturellement. Les gens sont très avenants. Le projet a donc été très bien perçu et très bien accepté.

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

J’avais des attentes sur l’attitude de notre stagiaire, qui était à mon sens trop « réservé » et se tenait un peu à l’écart. Mais c’est aujourd’hui de l’histoire ancienne car il s’ouvre de plus en plus à l’équipe et s’intègre de mieux en mieux. C’est pour moi très important qu’il se sente bien chez nous et surtout pas exclu.  Au-delà de ce détail, je n’ai pas d’attente particulière vis-à-vis du projet Handigital. Il correspond totalement à mes valeurs. C’est un projet que j’admire énormément et je remercie vraiment Handigital pour tout ce qu’ils font ! Il faut savoir accepter la différence !

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L’autisme : une intelligence atypique

Si la différence des personnes autistes est mise au grand jour depuis le début du XXe siècle, la révélation de leur potentiel et l’intérêt à leur égard sont récents et grandissants. En effet, alors que les études portant sur l’autisme avaient souvent tendance à le décrire à partir de problèmes (retard mental, déficience intellectuelle, etc.), de grands changements commencent à voir le jour. Les études s’orientent davantage aujourd’hui vers la reconnaissance d’une certaine forme d’intelligence («l’intelligence autistique»). Elle repose sur des connexions cérébrales différentes qui entraînent un développement différent et une gestion interne adaptée. 

Une intelligence atypique qui suscite de plus en plus l’intérêt de certains secteurs professionnels comme la recherche ou l’informatique, à l’image de la Silicon Valley qui s’est construite sur la neurodiversité. Alors, qu’est-ce que l’autisme ? Comment se caractérise-t-il ? Peut-on parler d’intelligence hors norme ? Faisons le point dans cet article. 

 

L’autisme : entre force et fragilité

Qu’est-ce que l’autisme ? 

L’autisme, en lui-même, n’est pas une maladie et il n’existe pas de médicaments pour le soigner. L’autisme et ses caractéristiques restent très variés d’un individu à l’autre. C’est pourquoi on parle de troubles du spectre autistique (TSA), chaque personne se situant à un degré différent dans ce spectre. Encore aujourd’hui, aucun consensus n’existe quant à la nature exacte des causes de l’autisme, mais plusieurs chercheurs et spécialistes penchent désormais pour une explication d’origine neurologique, génétique et environnementale de l’autisme.

L’autisme serait lié à des troubles neuro-développementaux précoces, avec ou sans déficit intellectuel associé, qui se caractérisent notamment par une insuffisance de communication et d’interactions sociales (déficit de la réciprocité sociale ou émotionnelle), des comportements à caractère répétitif ainsi qu’une forte résistance aux changements, des centres d’intérêt et/ou activités restreints (voire obsessionnels) ou encore une hyper et/ou hypo sensibilité aux stimulis sensoriels. Tous ces signes s’expriment selon des fréquences et intensités variables selon les individus. 

Quelle que soit l’intensité, l’autisme inclut pour la personne une façon de penser, de voir et de ressentir le monde d’une manière bien différente de la “norme”, telle que définie par les neuro-typiques (mot créé par les personnes autistes pour qualifier les gens qui ne le sont pas).

Une fragilité sous-estimée 

Les personnes autistes doivent souvent faire face à une forme d’incompréhension de la part de la société en général. Pour s’adapter à cet environnement social et pour masquer leur “différence”, elles redoublent souvent d’efforts ; des efforts qui provoquent inévitablement du stress et de la fatigue. C’est pourquoi le diagnostic précoce est extrêmement important. Il va permettre d’apprendre à la personne à gérer au mieux les situations qu’elle rencontre (et rencontrera), tout en lui apprenant à se ménager. Le but est également de lui permettre de s’adapter aux codes sociaux et de lui donner toutes les clés nécessaires pour y arriver. Chez les enfants, cela peut s’avérer plus compliqué, notamment à l’école. C’est pourquoi l’enseignement doit s’adapter à la neurodiversité et proposer des outils adéquats à ces formes d’intelligence, et à certains troubles associés tels que la dyspraxie, la dyslexie ou encore le déficit d’attention. L’inclusion d’une manière générale prend donc tout son sens et toute son importance. 

 

Une intelligence atypique

L’autisme : déficience ou différence ?

L’autisme, c’est une intelligence singulière qui repose sur un fonctionnement cérébral différent. Cette différence a été prouvée par des études cliniques et l’imagerie cérébrale, qui ont permis de comprendre la manière dont le cerveau raisonne et traite l’information. Il a été démontré en effet que certaines régions postérieures du cerveau, le lobe occipital, présentent un haut niveau d’activité alors que certaines parties du cortex préfrontal sont quant à elles moins actives. 

Encore aujourd’hui, déficience intellectuelle et autisme sont trop souvent associés à tort. Pendant longtemps, les conclusions des tests sur l’intelligence autistique rapportaient qu’une grande proportion des autistes étaient déficients intellectuels. Les tests de QI courants font débat car ils accordent une trop grande importance à l’expression verbale, principale difficulté que rencontrent les autistes. Les outils pour mesurer l’intelligence autistique sont donc souvent inadaptés et des tests perceptifs, comme les matrices de Raven, devraient être davantage utilisés. 

Une intelligence hors norme qui suscite l’intérÊt

Les capacités extraordinaires des personnes autistes sont souvent “masquées” par une communication sociale insuffisante ou par des troubles aigus ou chroniques associés (troubles de l’attention, troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles alimentaires, troubles du sommeil, etc.). Ces caractéristiques font souvent de l’ombre à leur potentiel. Malgré tout, la tendance tend à s’inverser aujourd’hui et l’intérêt pour ce public atypique est croissant, notamment sur le marché du travail. 

En effet, le surfonctionnement perceptif des autistes et leur traitement de l’information sont à l’origine d’une intelligence souvent « hors norme ». Les personnes autistes font preuve d’une certaine pensée, nommée “en réseau”, qui leur permet d’établir des liens que les neurotypiques ne feraient pas.  

Les activités et les centres d’intérêt restreints des personnes autistes peuvent également avoir des effets bénéfiques sur leur potentialité. Ils permettent de développer une certaine rigueur et une certaine précision, appréciables dans certains secteurs professionnels.

De la même manière, l’hyper réceptivité des personnes autistes peut constituer une grande force. En effet, assaillies constamment par un afflux d’informations, les personnes autistes parviennent à percevoir davantage de détails, qui échapperaient aux “normo-pensants”. 

 

Le 2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, est donc l’occasion de reconnaître que la diversité est une véritable richesse. De nos jours, l’intelligence autistique est encore sous-estimée. L’autisme est certes une situation de handicap qui nécessite une prise en charge, mais les personnes autistes représentent également un réservoir de talents exceptionnels, encore trop souvent ignorés ou incompris. 

On estime aujourd’hui que l’autisme toucherait 1 personne sur 100. En France, seulement 0,5 % des personnes autistes ont un emploi en milieu ordinaire (stratégie autisme 2018-2022). 23 000 usagers autistes sont recensés au sein des ESAT, soit environ 5 % des adultes (Rapport de la Cour des Comptes).

 

Handicap et Entreprise : Une Sensibilisation Nécessaire

Parler du handicap en entreprise est toujours délicat. De nombreux préjugés circulent encore aujourd’hui. En effet, le handicap est pour beaucoup associé à une mobilité réduite, alors que très souvent, il est totalement invisible. 85 % des handicaps le sont d’ailleurs… Cela ne veut pas dire qu’ils ne nécessitent pas d’attention particulière, mais plutôt qu’il est difficile de les détecter si la personne concernée ne souhaite pas en parler. 

Aujourd’hui, le monde du travail réalise enfin que le handicap fait partie de ces diversités qu’il est désormais grand temps d’intégrer dans la culture d’entreprise. Ce n’est pourtant pas si évident. 

Pour insérer au mieux les personnes en situation de handicap en entreprise, il est nécessaire de faire évoluer les mentalités. L’un des principaux challenges auquel doivent faire face les entreprises est la sensibilisation des collaborateurs à cette notion de handicap. Pour relever ce défi, la communication interne est capitale. Alors, pourquoi et comment faire pour discuter du handicap en entreprise ? Quels sont les outils et les possibilités pour bousculer les idées reçues ? On vous dit tout dans cet article. 

Pourquoi la sensibilisation au handicap en entreprise est-elle nécessaire ? 

Changer les mentalités

Aujourd’hui, 55 % des travailleurs ne sont pas en contact avec des personnes en situation de handicap dans leur milieu professionnel. Beaucoup craignent que ces dernières aient du mal à réaliser leurs tâches quotidiennes de par leur handicap, et certains vont même jusqu’à penser que les personnes en situation de handicap pourraient être source de complications et de désorganisation dans le travail d’équipe.

C’est pourquoi la sensibilisation est nécessaire. Elle va permettre de valoriser la culture d’entreprise et de favoriser l’esprit d’équipe en changeant la perception des salariés.  La sensibilisation a pour objectif de lever les craintes, casser les barrières et faire tomber les stéréotypes afin de mieux appréhender le handicap.

Inclure les salariés dans le projet

La communication est un élément incontournable. Elle permet de faire connaître le projet à l’ensemble des collaborateurs, certes, mais c’est aussi un moyen de les rendre participatifs à la démarche et de maintenir un certain état d’esprit dans le temps. 

C’est pourquoi il est important de mettre en place en interne un message fort qui soit entièrement basé sur la réalité. Il faut susciter le dialogue et inviter les collaborateurs à débattre librement, le but étant de les rendre acteurs du projet et par conséquent du changement.  

La sensibilisation au handicap est également importante pour inciter les personnes en situation de handicap à le signaler. En effet, le handicap, d’autant plus lorsqu’il est invisible, est un sujet tabou au sein des organisations. Et pourtant, le signaler est important afin d’obtenir la qualité de travailleur handicapé et de pouvoir bénéficier de certains aménagements, notamment de poste bien entendu, mais aussi du temps de travail si nécessaire.

Comment favoriser la sensibilisation ? 

Des outils simples et À la portée de tous

Vous souhaitez communiquer ? Vous désirez faire sauter les barrières et les freins au sujet du handicap en entreprise ? Vous voulez bousculer les idées reçues ? Cela tombe bien car un tas d’outils sont à la disposition des entreprises :

  • les outils numériques comme les formations eLearning ; 
  • les supports papier traditionnels tels que les articles, les guides, les bandes dessinées, les brochures, les affiches, les newsletters, etc. ; 
  • l’intranet de l’entreprise ;  
  • les journées de sensibilisation : Efficaces, elles favorisent les échanges ; 
  • les ateliers de mise en situation
  • les appels à témoignages. 

Ces différents moyens offrent l’avantage de toucher un grand nombre de personnes, mais ne donnent pas tous la possibilité d’échanger sur le sujet. 

Des outils ludiques et innovants 

Sensibiliser de façon ludique et innovante c’est possible ! En effet, il existe des formats bien plus originaux que ceux cités précédemment, à l’image des jeux virtuels. Il s’agit de jeux “réalistes” comme celui créé par l’agence de communication BBird qui, grâce à un casque de réalité virtuelle, va plonger les salariés dans la « peau » d’une personne en situation de handicap. Différents scénarios existent : troubles dys, épilepsie, troubles du spectre autistique, etc. 

Il existe également le “handicube”, développé par l’association Premiers de Cordée. Il s’agit d’une boite d’un mètre cube, qui renferme des outils assez originaux, comme des attelles bloquant le mouvement des bras, des casques assourdissants ou encore des lunettes assombrissant la vue. Tous permettent de simuler une situation de handicap afin de passer une journée de travail dans la peau du collègue en situation de handicap.

Certaines organisations permettent également de sensibiliser de façon artistique à travers des représentations de danse ou de théâtre par exemple, qui se terminent par un moment d’échange et de dialogue avec les artistes.

Quel que soit le moyen adopté, le but est d’être efficace et de parvenir à toucher tous les collaborateurs. C’est pourquoi il est nécessaire d’employer le bon ton dans la communication interne de l’entreprise. Le sujet est en effet délicat et il faut éviter à tout prix de tomber dans la caricature. 

 

Les idées ne manquent donc pas en termes de sensibilisation. Le but est de s’ouvrir aux valeurs humaines, au respect, à la bienveillance et d’accepter la différence. La communication est avant tout le moyen de libérer la parole et d’associer l’ensemble des collaborateurs à la politique de l’entreprise. La diversité en entreprise est un véritable atout dont il faut prendre conscience aujourd’hui, car la différence n’est pas incompatible avec la performance. Recruter un travailleur en situation de handicap, c’est avant tout recruter une personne motivée et compétente. 

Handigital propose actuellement des formations sur  « l’Autisme et le mode de pensée autistique », sur « Le Handicap psychique » et sur le « Tutorat & Handicap ».

Vous êtes intéressés… N’hésitez pas à nous contacter.

 

IVèS – « Nos attentes sont parfaitement comblées. Nous ne pouvions pas espérer mieux ! »

Handigital : Pouvez-vous présenter IVèS  en quelques lignes ?

IVèS (Interactivité Vidéo et Systèmes) existe depuis 2006 et est basée à Montbonnot-Saint-Martin. Notre produit est un système de visio interprétation. Nous développons un logiciel qui permet de faire des applications qui seront ensuite installées sur les téléphones ou sur les PC, pour effectuer des appels visio de très bonne qualité. Notre marché principal est celui des personnes sourdes et malentendantes qui, pour communiquer par téléphone, ont besoin d’avoir accès à la visio. Nous avons actuellement un gros marché en France essentiellement avec des entreprises composées de salariés sourds ou malentendants, et qui ont besoin de ce service. Nous avons également gagné un appel d’offres au Canada il y a 3 ans afin de mettre en place la VRS (Video Relay Service), une plateforme d’interprètes connectés 24 h/ 24 pour traduire les conversations des personnes malentendantes et qui fonctionne grâce à notre technologie.

Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

Fabrice Autissier nous a démarchés par téléphone il y a deux ans. À l’époque, nous étions fortement intéressés mais nous n’avions personne qui puisse manager l’élève lors de son stage chez nous. Nous avons pu nous lancer l’année suivante, grâce à Sébastien Lebreton qui était disponible et très intéressé pour devenir le tuteur des élèves apprenants. 

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

Nous avons choisi de devenir entreprise partenaire du projet Handigital, car c’était tout d’abord en parfaite adéquation avec les valeurs de IVèS, à savoir intégrer les personnes en situation de handicap dans le monde du travail, les aider dans leurs démarches quotidiennes, promouvoir l’égalité des chances. Notre logiciel va d’ailleurs totalement dans ce sens. Lorsque nous avons entendu parler de cette école et de cette volonté de rendre accessible l’entreprise à des personnes ayant des difficultés neurologiques, c’était pour nous comme une évidence. Il était totalement logique que nous adhérions au projet. Les contraintes que nous pouvions avoir en termes de formation n’ont pas constitué un frein à notre volonté de participer !  

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil : qu’en retenez-vous ?

C’était fantastique !  La journée de sensibilisation fut une journée magnifique, où nous avons pu apprendre énormément de choses. Les intervenants étaient passionnants et très pédagogiques. Ce fut une ouverture vers un monde que nous ne connaissions pas encore ! Une expérience très enrichissante ! 

Lorsque nous avons entendu parler de cette école et de cette volonté de rendre accessible l’entreprise À des personnes ayant des difficultés neurologiques, c’était pour nous comme une évidence.
Amandine Callari 
Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

Lorsqu’une personne en situation de handicap arrive en entreprise, cela crée forcément des craintes et du questionnement. J’ai donc dû préparer en amont l’arrivée de notre stagiaire. Suite à ma formation, j’ai fait une présentation de 40 minutes au reste de l’équipe, qui résumait un peu ce que j’avais moi-même appris. Cela a permis de lever les craintes mais ce fut aussi un véritable moment de partage et de dialogue, où chacun a pu s’exprimer librement et appréhender ses peurs. J’ai également acheté une BD traitant du sujet afin de leur expliquer que c’est effectivement un problème qui existe mais notre façon de le voir peut déterminer beaucoup de choses. 

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

Nos attentes étaient surtout dirigées vers notre stagiaire. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous ne sommes pas déçus, voire même très satisfaits ! Sa réactivité, ses capacités, sa compréhension des problématiques logicielles que nous avons… nos attentes sont parfaitement comblées. Nous ne pouvions pas espérer mieux ! 

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Handigital® : une école gratuite qui compte bien le rester

Handigital® est une école de formations préparatoires aux métiers du numérique, née en septembre 2018 à Seyssins. Prioritairement ouverte, à compétences égales, aux personnes en situation de handicap, Handigital® propose des formations qualifiantes à un public demandeur d’emploi et bénéficiaire d’une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH).  

Fondée par Fabrice Autissier et née de la volonté de faire bouger les lignes sur la question du handicap au sein de notre société, cette école a pour principal objectif l’inclusion professionnelle de personnes dites neuroatypiques, et ce, à titre totalement gratuit

Une gratuité fondamentale pour cette école engagée ! 

Handigital® : une école inédite pour un public atypique 

Handigital® se situe dans le département de l’Isère et du Rhône, plus précisément à Seyssins et Saint-Priest. Ses deux sites accueillent depuis la rentrée 2019 (depuis septembre 2018 pour le site de Seyssins) un total de 22 élèves répartis équitablement sur les deux centres de formation. Tous en recherche d’emploi et bénéficiaires d’une RQTH (Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé), ces élèves atypiques ont en commun la volonté de se former afin d’intégrer rapidement le marché du travail et accéder à un secteur prometteur : le secteur du numérique. Les profils sont divers : Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience intellectuelle (ou Asperger), Troubles Psychiques, TDAH, Haut Potentiel Intellectuel, etc. Certains sont déscolarisés voire totalement exclus du système scolaire classique, d’autres ont contracté un handicap en cours de vie et doivent construire un nouveau projet professionnel. L’enjeu de l’école va donc bien au-delà de leur situation de handicap. Ces publics atypiques ont non seulement un projet professionnel à réaliser, mais ils ont également un défi “personnel” à relever. C’est pourquoi Handigital® s’est engagé dès sa création à proposer un cursus entièrement gratuit à ses élèves apprenants. La notion de gratuité était une condition sinéquanone au projet afin de rendre la formation accessible au plus grand nombre, dans une logique d’égalité des chances pour tous, et avec pour seuls critères de recrutement :  bénéficier d’une RQTH, être motivé pour (re)prendre un emploi et avoir une certaine appétence pour le secteur du numérique

Les apprenants du projet Handigital® sont pris en charge sans contrepartie financière. La formation est entièrement financée par des fonds publics et privés. Mais le projet Handigital® est également bénéfique pour l’entreprise partenaire accueillant les stagiaires de l’école, qui n’ont à s’acquitter d’aucun coût. En effet, la rémunération du stagiaire est complètement prise en charge par la Région. L’unique “contrainte” imposée à l’entreprise d’accueil est de s’engager, sous condition que le stage se passe bien et que la formation soit validée, à signer avec l’élève soit un CDI, soit un CDD de 10 à 12 mois, soit un contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, soit une collaboration sous forme de mise à disposition avec le Secteur du Travail Protégé et Adapté. C’est donc véritablement un échange gagnant-gagnant pour les deux intervenants. 

De nouveaux projets À concrétiser

Aujourd’hui, Handigital® est présent à Seyssins et à Lyon, plus précisément à Saint-Priest. La première session qui s’est déroulée de septembre 2018 à mai 2109 a permis le retour en emploi de 80 % de la promotion dont 50% en CDI. La session de 2019 qui regroupe 22 élèves répartis sur les deux sites est tout aussi prometteuse. Il faut savoir que l’enjeu d’Handigital® est double. Il s’agit à la fois de répondre aux besoins grandissants des entreprises dans un contexte où le numérique et le digital sont de plus en plus présent, et de faire bénéficier les élèves des opportunités offertes par ce secteur en pleine expansion. C’est pourquoi Handigital® développe ses idées et tente de se projeter davantage. La troisième école prévue à Chambéry à partir de Septembre 2020 fait partie des nombreux projets de l’école, qui souhaite être présente sur l’ensemble du sillon alpin, afin de répondre à la demande des publics, mais aussi des entreprises de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais les projets ne s’arrêtent pas là. En effet, le fondateur Fabrice Autissier souhaite aussi créer une passerelle vers des organismes de formation partenaires, qui permettrait aux élèves en demande d’accéder à des niveaux BAC+3, voire BAC+4. 

Pour concrétiser ces projets et garantir la gratuité du cursus de formation, Handigital® a pu compter sur le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées), ainsi que des partenaires privés. Aujourd’hui, l’école dispose du soutien de structures telles que APICIL Action Sociale, AG2R La Mondiale ou encore La Fondation Pierre DUMAS. Mais aussi de l’association Weeefund pour l’équipement de son parc informatique. Un dispositif a également été mobilisé : le Contrat d’Aide au Retour à l’Emploi Durable (CARED +) dans lequel l’école obtient des financements publics à hauteur de 60 % et des financements privés à hauteur de 40 %. 

La gratuité de la formation Handigital® est un élément clé de la réussite de l’inclusion professionnelle des élèves en situation de handicap. C’est aussi une condition capitale à l’accomplissement des différents projets et des prochains recrutements de l’école. Cette gratuité dépendant grandement des partenaires financiers, n’hésitez pas à relayer cet article. 

Si vous souhaitez rejoindre l’aventure Handigital® en tant que financeur, apporter votre contribution et soutenir le projet, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. 

Soutenez le projet Handigital® !

 

Visiativ – « Nous sommes convaincus du projet Handigital et trouvons que c’est une trÈs belle initiative »

Handigital : Pouvez-vous présenter Visiativ en quelques lignes ?

Joëlle Catheland : Visiativ est un groupe de 1 000 collaborateurs, présent au niveau international. Notre siège social est situé à Charbonnières-les-Bains où nous accueillons nos deux stagiaires Handigital. Notre activité principale est d’accompagner nos clients dans leur transformation numérique. Pour ce faire, nous avons 4 métiers complémentaires : 

  • une activité historique : nous sommes intégrateurs des solutions de Dassault Systèmes ; 
  • notre seconde activité concerne l’édition de nos logiciels pour le déploiement de plateformes digitales (intranet, e-commerce…) ; 
  • notre troisième activité concerne le conseil en financement d’innovation ; 
  • une quatrième activité d’infogérance. 
Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

Joëlle Catheland : Notre patron, Laurent Fiard, a une fondation qui s’appelle WeeeFund. Sa principale activité est de reconditionner et redistribuer le matériel informatique usagé des entreprises, à des écoles qui en ont besoin. Cette fondation a donc pu équiper Handigital en matériel informatique. C’est en discutant à ce sujet que nous est venue l’idée d’aller plus loin dans notre partenariat avec Handigital et de recruter des stagiaires. Sachant en plus que nous avions beaucoup de difficultés à recruter des profils qui nous intéressaient sur les métiers du développement. Cette voie de recrutement s’est donc révélée être très pertinente pour nous. 

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

Joëlle Catheland : Nous avons choisi de devenir partenaire de Handigital, car comme évoqué précédemment, c’est une motivation portée par notre direction. Nous avons chez Visiativ une politique d’inclusion des personnes en situation de handicap très forte, et Handigital rentrait parfaitement dans cette politique. 

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil : qu’en retenez-vous ?

Joëlle Catheland : grâce à cette journée, j’ai pu me rendre compte que j’avais des “à priori”. Cela m’a permis également de prendre conscience de la compatibilité du métier de développeur avec le handicap. Enfin, cette journée nous a permis d’acquérir les bonnes astuces pour accueillir et faciliter l’intégration de notre stagiaire.

Philippe Rossignol : La journée de sensibilisation à l’autisme et au handicap psychique nous a permis de mieux comprendre tous les troubles du spectre de l’autisme, de mieux cerner le mode de fonctionnement de ces personnes, afin de pouvoir nous adapter en entreprise en fonction de leurs besoins. 

Nous avons chez Visiativ une politique d’inclusion des personnes en situation de handicap trÈs forte, et Handigital rentrait parfaitement dans cette politique. 
JoËlle Catheland
Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

Philippe Rossignol : quand j’ai présenté le projet à l’équipe, cela a été plutôt bien perçu, bien qu’il y avait une part d’inconnu pour une grande majorité des salariés. Malgré tout, tout le monde était partant et a trouvé ce projet valorisant pour l’équipeAprès ma journée de formation, j’ai fait une sensibilisation auprès de l’équipe afin que l’intégration de notre stagiaire se passe dans les meilleures conditions. 

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

Joëlle Catheland et Philippe Rossignol : Nous n’avons pas d’attente particulière à l’heure actuelle. Nous sommes convaincus du projet Handigital et trouvons que c’est une très belle initiative. Nous souhaitons réellement continuer de les soutenir et de les encourager dans leur démarche, car c’est véritablement un beau projet

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Totalcloud – « C’est un échange gagnant-gagnant »

Handigital : Pouvez-vous présenter Total Cloud en quelques lignes ?

Total Cloud est spécialiste en Cloud et hébergement informatique, téléphonie mobile et fixe, et tout ce qui est lié au stockage. J’ai moi-même au sein de l’entreprise une double casquette : je suis responsable RH et assistante de direction. La tutrice de stage Malia Jessica, est quant à elle responsable marketing.

Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

Il se trouve que nous sommes dans les mêmes locaux que Handigital. La connaissance du projet s’est donc faite simplement et naturellement.

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

Nous avions un besoin sur la partie développement web. Comme nous étions en relation avec Fabrice Autissier, nous avons alors échangé à ce sujet. Il nous a proposé le “format stagiaire” sur plusieurs périodes. C’était pour nous l’occasion de travailler avec un milieu que nous ne connaissions pas, et l’occasion d’aborder les personnes en situation de handicap au sein de notre structure.

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil : qu’en retenez-vous ?

Cette journée fut très intéressante et très enrichissante. Cela a permis de nous rassurer sur la façon de gérer les salariés en situation de handicap. Cette journée nous a permis également de voir différentes situations, différentes problématiques ainsi que la manière de les aborder.

Nous avions un besoin sur la partie développement web. C’était pour nous l’occasion de travailler avec un milieu que nous ne connaissions pas, et l’occasion d’aborder les personnes en situation de handicap au sein de notre structure.
Audrey Noirat
Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

En général plutôt bien ! Nous avons informé les salariés sur le projet et la période durant laquelle il allait se dérouler.  Tout s’est très bien passé, d’autant plus avec les personnes qui travaillaient étroitement avec les stagiaires. Les salariés ont su faire preuve d’une certaine bienveillance à leur égard. Nous avons aussi essayé de mettre en place des situations en interne pour que les stagiaires également puissent être rassurés.  Le but étant que nous puissions avancer, nous, dans nos besoins en développement, et que eux soient véritablement en situation d’emploi pour leur futur en tant que salarié.

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

Aujourd’hui, nous n’avons pas d’attente particulière, le but étant pour nous de continuer à travailler avec les stagiaires après la formation. Eux connaissent déjà bien la structure et ce que nous attendons d’eux. De notre côté, c’est également bénéfique, cela nous évite un recrutement et une formation. C’est un échange gagnant-gagnant !

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Enalean SAS – « Aider des personnes en situation de handicap, c’est ce qui nous animait »

Handigital : Pouvez-vous présenter Enalean SAS en quelques lignes ?

Chez Enalean, nous sommes éditeurs de logiciels. Notre logiciel “Tuleap” est un logiciel libre à destination des industriels, qui leur permet de gérer le cycle de vie de leurs applications logicielles. Je suis moi-même Directeur Technique au sein de l’entreprise, et tuteur de stage.

Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

C’est mon associé qui a d’abord eu connaissance du projet Handigital et qui m’en a ensuite parlé. À l’occasion d’un évènement, il a pu rencontrer Fabrice Autissier et échanger avec lui au sujet de ce projet.

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

Nous avons choisi de devenir partenaire du projet Handigital car c’est une cause qui nous tient à coeur. Nous voulions participer et apporter notre aide à ce projet. Pouvoir aider des personnes en situation de handicap à accéder aux métiers du numérique, voilà ce qui nous animait.

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil. Qu’en retenez-vous ?

C’était une journée très enrichissante. En ce qui me concerne, le point principal que je retiens de cette journée est cette possibilité qui nous a été donnée d’avoir une vision plus “juste” des troubles du spectre de l’autisme et des troubles psychiques en général. Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances sur le sujet, de comprendre véritablement ce que sont ces troubles, comment ils sont gérés et comment ils sont compatibles avec le monde du travail. C’était très bénéfique pour nous, notamment dans le but de préparer au mieux l’arrivée du stagiaire.

Nous avons choisi de devenir partenaire du projet Handigital car c’est une cause qui nous tient À coeur. Nous voulions participer et apporter notre aide À ce projet. Pouvoir aider des personnes en situation de handicap À accéder aux métiers du numérique, voilÀ ce qui nous animait.
Manuel Vacelet
Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous dÛ mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

Les salariés de l’entreprise ont été partenaires dès le début, dès l’évocation du projet. Ce dernier a été très bien perçu et rapidement accepté par l’ensemble des équipes. Nous avons pu ressentir une vraie solidarité.

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

Nous n’avons pas d’attente particulière pour le moment. Nous sommes pour l’instant dans une phase que l’on pourrait qualifiée “d’évaluation”, c’est-à-dire que nous essayons de trouver nos marques en tant qu’entreprise d’accueil, avec notre apprenant.  

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Handicap et Emploi : les avantages d’une immersion en entreprise

Malgré l’instauration d’une obligation d’emploi dans les entreprises privées, puis dans la fonction publique en 2005, les personnes en situation de handicap éprouvent encore de réelles difficultés d’insertion dans le monde professionnel. Peur des discriminations du côté de la personne en situation de handicap, préjugés et incompréhension de la part des salariés des entreprises… les freins sont encore nombreux. Pourtant, une immersion en entreprise, le temps d’un stage par exemple, ou d’une mise en situation en milieu professionnel, est une véritable aubaine pour les deux intervenants. Découvrons tout de suite en quoi l’immersion en entreprise peut être bénéfique à la fois pour l’entreprise et pour la personne en situation de handicap

L’immersion en entreprise : un avantage pour la structure d’accueil

Aujourd’hui, de nombreux freins entravent encore le recrutement des personnes en situation de handicap. Les clichés ont la vie dure et les stéréotypes sont tenaces. En effet, rien qu’à l’évocation du mot handicap, de nombreux dirigeants pensent aux contraintes qu’ils vont devoir surmonter : adaptation des locaux, communication avec les équipes en place au risque de les déstabiliser, compatibilité des emplois avec le handicap… Beaucoup pensent en effet au handicap moteur, alors qu’il ne représente que 13 % de la population concernée. Bien que des aides existent pour effectuer des aménagements des locaux inadaptés, l’un des challenges les plus importants se situe dans la communication interne et dans la sensibilisation des salariés

En effet, pour favoriser l’immersion d’une personne en situation de handicap, il faut pouvoir désamorcer les craintes et lever les préjugés bien souvent trop nombreux. Tous les acteurs de l’entreprise doivent être sensibilisés : dirigeants, salariés, membres du CHSCT, etc. Pour cela, il existe des formations de sensibilisation, la mise en place de modules e-learning à destination du personnel, mais aussi la création d’ateliers de mises en situation ludiques. 

Mais surtout, il faut pouvoir mettre en avant les différents avantages que peut apporter l’accueil d’une personne en situation de handicap au sein d’une entreprise. En voici quelques-uns : 

  • Lorsque les conditions sont avantageuses et favorables, un employé en situation de handicap peut faire preuve davantage de motivation et d’engagement ; 
  • Les personnes en situation de handicap, confrontées quotidiennement à de nouveaux défis, savent faire preuve de créativité, de flexibilité et d’ouverture d’esprit pour trouver des solutions ; 
  • L’accueil de personnes en situation de handicap peut jouer un rôle fédérateur et devenir une vraie force pour l’entreprise en créant une véritable cohésion au sein d’une équipe et en favorisant l’esprit d’équipe ; 
  • En prenant position sur des thèmes sociaux tels que l’égalité des chances ou l’anti-discrimination, une entreprise peut valoriser son image et se positionner en tant qu’employeur impliqué et engagé ;
  • D’affirmer sa responsabilité sociale et de valoriser une culture d’entreprise basée sur la tolérance et l’inclusion professionnelle
  • D’effectuer des recrutements efficaces parmi un public fidèle et motivé au travail ;
  • De sécuriser un recrutement grâce à des périodes d’immersion plus ou moins longues ; 
  • De bénéficier d’avantages financiers à travers le soutien et les aides proposés par l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) ou le FIPHFP (Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique).

Une solution gagnant-gagnant 

Pour la personne en situation de handicap, l’immersion en entreprise est l’occasion de découvrir un environnement inhabituel, parfois même inconnu, sous l’aile bienveillante d’un référent ou d’un tuteur. C’est donc tout d’abord une rencontre humaine, un réel moment d’échange et de création de liens. Ce premier contact aura souvent pour conséquence de rassurer la personne en situation de handicap d’un côté, et de bousculer les idées reçues de l’autre. 

C’est également une rencontre avec le monde professionnel, ses exigences et ses codes. Ce premier contact avec la réalité pourra amorcer ou confirmer un projet professionnel, grâce aux mises en situation, mais aussi grâce à la découverte des postes et des attentes de l’entreprise. L’immersion en entreprise peut en effet créer des vocations et faire naître des opportunités professionnelles de collaboration future. 

La mise en situation en milieu professionnel c’est aussi le moyen, pour la personne en accueil, de convaincre de ses capacités d’adaptation, de son autonomie et de sa motivation, qui vont bien au-delà de son handicap. C’est le moment de casser les barrières et de faire taire les clichés. En effet, les personnes en situation de handicap représentent 8,6 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi. Souvent, par crainte que leur candidature ne passe à la trappe, beaucoup renoncent à postuler à certaines offres ou à faire mention sur leur C.V. de leur statut de bénéficiaire de la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé). 

C’est donc une passerelle idéale, mais surtout sécurisante vers le monde du travail. À l’image du concept du “Duo Day” qui permet la formation de duo au sein des entreprises, entre des professionnels volontaires et des personnes en situation de handicap, l’immersion est un vrai chemin vers l’inclusion de la personne. C’est un véritable moyen de s’enrichir, de s’affranchir, de prendre confiance en soi et de se préparer efficacement à l’emploi. 

 

Si la loi de 1987 a fixé à 6 % le taux d’emploi obligatoire de personnes en situation de handicap au sein des entreprises de plus de 20 salariés, la réalité est tout autre : 79 % des entreprises de plus de 20 salariés emploient au moins une personne en situation de handicap, mais seulement 30 % remplissent leurs obligations face à la loi. Trop d’entreprises sont encore frileuses à l’idée d’accueillir des personnes en situation de handicap. L’immersion en entreprise peut donc être une solution pour lever les craintes et casser les barrières. Une opportunité pour changer de regard, ouvrir les possibilités et dépasser tous ensemble les préjugés !

M² – « Je voulais ouvrir mon entreprise À des profils neuroatypiques »

Handigital : Pouvez-vous présenter M² en quelques lignes ?

M² lutte contre l’obsolescence programmée dans le numérique. C’est une jeune startup qui a vu le jour début 2016. Nous sommes présents à Lyon et à Paris.  Notre métier est double. Il concerne tout d’abord la remise à neuf d’ordinateurs portables et d’ordinateurs fixes pour les particuliers. Notre but est également de permettre à l’utilisateur de retrouver un attrait et un usage plus positif de son ordinateur. Nous voulons qu’il comprenne davantage comment ça fonctionne, comment utiliser au mieux son matériel, dans l’objectif qu’il dure plus longtemps. Cela passe par une sensibilisation à l’entretien, à la sécurité et à l’optimisation de la machine.  Notre second métier, qui découle du premier, concerne la gestion durable du parc informatique chez les professionnels. Nous faisons en sorte que l’ensemble du matériel informatique dure le plus longtemps possible. 

Comment avez-vous eu connaissance du projet Handigital ?

Nous avons eu connaissance du projet Handigital via un partenaire que nous avons en commun. J’ai été sollicité pour m’occuper de leur système d’informations. C’est ainsi que j’ai pris connaissance du projet Handigital et que je me suis trouvé intéressé par le profil d’un développeur.

Pourquoi avoir choisi d’entrer dans le projet Handigital ? Quelles ont été vos principales motivations ?

J’avais une double motivation lorsque j’ai choisi de devenir partenaire du projet Handigital. La première était d’ouvrir mon entreprise à des profils neuroatypiques. Cette idée m’intéressait d’un point de vue humain, mais aussi culturel pour la société. Nous avons beaucoup de profils très variés en termes de culture, d’horizons et de parcours professionnels. J’ai également été très touché d’un point de vue “personnel” par la question.  La seconde était notre besoin régulier d’un développeur pour continuer à développer notre technologie “Fastech” qui nous permet d’automatiser la remise à neuf d’un ordinateur au niveau logiciel.

Vous avez suivi la journée de sensibilisation À l’autisme et au handicap psychique inclus dans le programme pour les entreprises d’accueil. Qu’en retenez-vous ?

C’était une journée extrêmement intéressante et enrichissante. Elle nous a permis de mieux cerner les attentes et les actions à mettre en place afin que l’accueil de l’élève se déroule dans les meilleures conditions.

D’un point de vue personnel, cela a permis également d’ouvrir un spectre plus large sur la connaissance de la maniÈre dont fonctionne l’Homme en général.

Alexandre Morin

Comment ce projet a-t-il été perçu par vos équipes ? Qu’avez-vous mettre en avant pour les fédérer autour de ce projet ?

Le projet a été aussitôt très bien accepté par mon équipe. Tout le monde était ravi du projet et de l’idée. Chacun avait son propre témoignage à apporter, une expérience vécue autour du sujet, soit parce qu’il connaissait quelqu’un en situation de handicap, soit parce qu’il avait déjà travaillé auparavant avec ce type de profil. Je n’ai eu que des avis positifs sur la question.

Vous Êtes aujourd’hui entreprise d’accueil dans le cadre de Handigital, projet expérimental, quelles sont vos attentes ?

Le jeune âge de l’apprenant que nous accueillons implique forcément un certain manque d’expérience du monde professionnel. C’est l’unique attente que nous aurions, à savoir un peu plus d’affinités de l’élève avec le monde du travail et de ses codes associés.

 

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